Séminaire de Luigi Delia "Lumières juridiques, droits de l'homme, pénalité, herméneutique" - programme
Que la culture des Lumières joue un rôle considérable dans l’histoire conceptuelle de la norme juridique n’est plus à démontrer : les œuvres de Montesquieu, de Burlamaqui, de Beccaria, de Rousseau, de Kant et de Bentham en témoignent à elles seules. Mais ces grandes œuvres élaborent et véhiculent des idées différentes, parfois même opposées, de ce qu’il faut entendre par droit et justice. Or, le souci général qui anime cette recherche collective est d'appréhender la compréhension plurielle que le siècle des Lumières a eue de ces notions. Excédant les frontières de la seule législation positive, la « justice des Lumières » (Illuminismo giuridico) apparaît imbriquée dans un réseau de rapports et de valeurs extra-juridiques. Cette imbrication rend dès lors nécessaire une enquête sur ces rapports que le droit et la justice entretiennent avec la politique, la morale, les mœurs, la religion, mais aussi l’économie, la médecine, la littérature et l’histoire, à une époque de grand bouillonnement intellectuel, marquée par le discours des droits naturels de l’homme, par l’affirmation du modèle du code et par le processus de constitutionnalisation du pouvoir fondateur de l’État de droit. Plaçant la focale sur la politisation des droits naturels de l’homme, sur les métamorphoses du droit pénal et sur les problématiques inhérentes à l’interprétation des lois, le séminaire invite à relancer le questionnement sur la naissance de notre modernité juridique et politique : d’où vient et comment se justifie la thèse selon laquelle sans droits de l’homme reconnus et protégés il n’y a pas d’État de droit ? Quelles sont les conditions qui justifient le pouvoir de punir ? Faut-il sacraliser la loi au détriment de la jurisprudence, ou bien faut-il reconnaître l’irréductible subjectivité du magistrat et la supériorité de la justice naturelle sur le conventionnalisme étatique ? Reconsidérant les conditions de l’universel juridique, les fondements de la sanction pénale et le sens de l’équité judiciaire au temps des Lumières, c’est notre propre compréhension du droit et de la justice qui est en jeu.
Que la culture des Lumières joue un rôle considérable dans l’histoire conceptuelle de la norme juridique n’est plus à démontrer : les œuvres de Montesquieu, de Burlamaqui, de Beccaria, de Rousseau, de Kant et de Bentham en témoignent à elles seules. Mais ces grandes œuvres élaborent et véhiculent des idées différentes, parfois même opposées, de ce qu’il faut entendre par droit et justice. Or, le souci général qui anime cette recherche collective est d'appréhender la compréhension plurielle que le siècle des Lumières a eue de ces notions. Excédant les frontières de la seule législation positive, la « justice des Lumières » (Illuminismo giuridico) apparaît imbriquée dans un réseau de rapports et de valeurs extra-juridiques. Cette imbrication rend dès lors nécessaire une enquête sur ces rapports que le droit et la justice entretiennent avec la politique, la morale, les mœurs, la religion, mais aussi l’économie, la médecine, la littérature et l’histoire, à une époque de grand bouillonnement intellectuel, marquée par le discours des droits naturels de l’homme, par l’affirmation du modèle du code et par le processus de constitutionnalisation du pouvoir fondateur de l’État de droit. Plaçant la focale sur la politisation des droits naturels de l’homme, sur les métamorphoses du droit pénal et sur les problématiques inhérentes à l’interprétation des lois, le séminaire invite à relancer le questionnement sur la naissance de notre modernité juridique et politique : d’où vient et comment se justifie la thèse selon laquelle sans droits de l’homme reconnus et protégés il n’y a pas d’État de droit ? Quelles sont les conditions qui justifient le pouvoir de punir ? Faut-il sacraliser la loi au détriment de la jurisprudence, ou bien faut-il reconnaître l’irréductible subjectivité du magistrat et la supériorité de la justice naturelle sur le conventionnalisme étatique ? Reconsidérant les conditions de l’universel juridique, les fondements de la sanction pénale et le sens de l’équité judiciaire au temps des Lumières, c’est notre propre compréhension du droit et de la justice qui est en jeu.